25 et 26 Juillet 2007
Depart laborieux vers le sud...Fabien, qui squatte le meme appart que Ann-so a Mamoudzou nous accompagne. C'est un medecin-toulousain-qui-bosse-a-st-denis-de-la-reunion-en-vacances-a-mayotte, passionné de photo sous-marine. D'ailleurs, peut-etre verrez vous quelques-uns de ces clichés, pris durant nos ballades en pmt, sur ma galerie si je parviens a les recuperer....
Au volant de notre bollide, une fiatounette seicento toute mimi, dont je ne testerais pas une seule fois la 4eme pendant ces deux jours, on prend sans hesiter direction plein sud.
Une heure de route, de points de vue, de villages traversés, de decouvertes plus tard, nous atteignons un petit coin de paradis, connu des touristes et des m'zoumgou, mais aussi des tortues, la plage de N'gouja. Ca fait du monde !! La journée, les tortues ne sont pas tres "plage", c'est dans la mer qu'on les rencontre, qu'on nage avec elles, cote a cote, qu'on les observe brouter l'herbe sous-marine. Pas vraiment farouches ces mastodontes pacifiques, on pourrait presque les carresser...mais bof... L'une d'elle m'invite a la suivre, et me fais visiter l'endroit : oh! une raie qui passe, tiens une autre a pois, et là ! une rascasse volante !...Quel spectacle !
Je reviendrais plus tard avec Fabien, qui me pousse un peu plus loin, jusqu'a un premier tombant de corail, me montrant murenes, langoustes...une faune et une flore d'aquarium surpeuplé, et moi je suis la au milieu, profitant de tout se qui s'offre a mes yeux...Progresser en apnée, c'est l' objectif pour pouvoir vivre ca a fond !!!
Voila une apres-midi fort paisible, lecture sur la plage, sieste au soleil, quelques ballades aquatiques, quelques photos de l'endroits et des heureux vacanciers que nous sommes, devant les gigantesques baobabs qui bordent la plage.
Eclairage du soir, on en profite jusqu'au bout, puis c'est direction le village de boueni, ou j'ai reservé dans une chambre d'hotes. Avec Ann-so enthousiaste on chante a tue-tete avec Daran tout le trajet "je nous veux sans frontiere, sans limite et sans loi, je veux te respirer te vivre et vivre en toi...." Magnifique chanson d'amour dont on ne lasse pas !!!
Taambati, qui nous accueille chez elle, est une sommité locale. Elle a cree une association de femmes pour la sauvegarde de la culture mahoraise, de son savoir-faire et de ses coutumes. Quelle chance d' etre ici. Sur sa belle terrasse, c'est une grande tablée qui n'attend que nous pour passer a table. Des touristes reunionnais, un auvergnat d'issoire (sisi!!!) et sa copine madrilene, un couple de metropole....On se regale de Pilao (riz de fete, au poulet, a la canelle, et aux oignons) et de mataba ( les fameuses bredes de manioc pilées et cuit avec du lait de coco). L'ambiance est detendue, on fait tous connaissance....puis Taambati sort son bloc de corail, et prepare le masque traditionnel des femmes mahoraises, en frottant contre le corail du bois de santal humidifié. Elle nous l'applique a toutes; c'est bon, c'est frais sur la peau echauffée par le soleil, ca sent une delicieuse odeur vegetal. Ici les femmes se l'appliquent quotidiennement sur la peau, ce qui les protege du soleil, purifie leur peau et la rend toute douce. Elles le gardent ainsi toute la journée.
Puis c'est essayage de "salouva ", la tenue traditionnelle, tissus qu'on enfile par la tete avant de faire un noeud sur la poitrine. Je me disais que j'adopterais avec plaisir ce type de vetement, voyant le coté pratique de la chose..Difficile de trouver mieux pour etre a l'aise, rien qui te sert le ventre, le tout bien caché derriere, et puis tu peux respirer facile....mais finalement vu le resultat, je vais abandonner le projet. On peut dire que ca ne met pas vraiment en valeur ! Je vais plutot diminuer l'apport en bananes et manioc frit (difficile ici, c'est l'accompagnement de tous les "brochettis". Rien d'autre.), et penser a rentrer le ventre !
Enfin voila une soirée sympathique, qui se termine sur une plage avec le couple "hispano-auvergnat" a la recherche des tortues qui viennent pondre. On fait chou blanc, mais ce n'est que partie remise, voila l'avantage de rester deux ans !
Le lendemain, j'ouvre des volets vue sur mer. Petit dejeuner sur la terrasse, puis taambati nous dorlote encore un peu. On enleve le masque au bois de santal pour un masque decoratif au kaolin. Franchement avec Ann-so on s'adore maquillées comme ca !!
Au revoir taambati, c'est sur on reviendra. Un peu plus tot la prochaine fois, pour preparer avec toi le repas, pour que tu m'apprennes a faire les plats traditionnels, et pleins d'autres choses sur la culture mahoraise.
Ce matin, ascension du choungi au programme. Ce mont culminant a 594 metres d'altitude a une forme tres particuliere, parfaitement symetrique, aux versants abruptes. Une heure environ pour atteindre le sommet d'effort intense, ca monte vraiment !!! Mais c'est plutot sympa, presque de l'escalade par endroits, on s'aggrippe aux racines pour grimper, c'est rigolo. Et la haut, wahou !! Une vue de ouf a 36O degres, belle recompense !!! La descente se fait parfois en "rappel" agrippées aux racines tellement c'est pentu ! Vraiment tres chouette cette petite ballade, aurais-je touvé de quoi remplacer mon pariou ? peut-etre.....
Sur la route, dans tous les villages traversés des mariages se preparent. C'est la saison chez eux aussi. Des groupes de femmes cuisinent ensemble sur les placettes ou les trottoires, elles font cuirent des galettes, des gateaux, toutes ensembles. Ca donne envie de se joindre a elles, de s'assoir par terre a leurs cotes, les regarder faire et mettre la main a la pate. Mais on a rendez-vous avec Fabien, donc on s'arrette rapido dans un "mama-brochetti" au bord de la route...chouette du manioc et des bananes frittes !!
Fabien récupéré, on continue cette journée deja bien sportive par une ballade pointe sazilé pour acceder a la plage reputée pour la ponte de tortues. Une heure de marche pour acceder a une plage casi-deserte de sable noir...premiere impression : un peu decue, c'est vrai....ce sable noir assombri la mer, ca donne pas tres envie. Fabien me motive pour aller voir un peu plus loin. C'est fou, en s'eloignant de la plage la mer retouve rapidement son grand bleu. La visibilté est excellente, et la premiere barriere de corail se devoile peu à peu. Encore de bonnes sensations pmt, je me force a ne pas remonter trop tot, trop vite...Parfois quand je leve la tete, je vois la surface 5 ou 6 mettres au dessus de moi, petit flip, ca parrait loin !!! C'est grisant !!
Sur la plage, alors que je suis seule, vraiment seule avec cette plage pour moi., au loin Annso et Fabien qui nagent, le soleil declinant, "In your back" de Keren Ann dans les oreilles, j'ai comme une bouffée de bonheur, une sensation de grande liberté, un sentiment euphorique mais paisible....je me sens vraiment bien, heureuse.
En remontant vers la voiture, je fais plus ample connaissance avec les makis, car ceux-la sont presque domestiqués par les gardiens du sanctuaire des tortues et nous mangeraient dans la main si on avaient quelques bananes a leur donner .
Retour a la voiture dans la nuit, la lune est grosse, pas tout a fait pleine, presage pour ma garde de demain ?
Resto a Bandrelé. Le patron s'installe a table avec nous. C'est un comorien qui a plein de choses a nous raconter, on l'ecoute volontier.
Deux bonnes journées se terminent, retour a mamoudzou. Demain moi je bosse !!!
samedi 28 juillet 2007
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3 commentaires:
bonjour Camille ....
me voici sur ton blog qui nous fait partager un peu de ta vie à Mayotte.
Internet nous permet d'être un peu plus proche de ceux qui sont loin, alors pendant ces deux années nous allons te suivre au gré de tes récits et de tes photos.
gros bisous Camille.
Tu racontes très bien ...
et te lire est très agréable.
bisous
Pascale
coucou camille !!
c'est exactement ça Mayotte, tu me fais revivre mon stage à option !!!
je te souhaite tout plein de bonnes choses pendant ces 2 années .
Nelly G(fraichement sage-femme)
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